Chaise Basque XVIIème siècle

Fonction et Style

Chaise : tout siège d’une place, à dossier, sans accotoirs.

Siège : Meuble de repos servant à s’asseoir. Ils se répartissent en différentes catégories selon le nombre de personnes pouvant s’asseoir et les parties du corps soutenues. Ils peuvent être de matériaux divers, bois, métal, osier, paille, etc…

La chaise est de style régional avec des éléments de style Renaissance : Les cannelures et les balustres sont alors très utilisées sur les armoires, buffets, notamment régionaux.

Chaise Basque XVIIème siècle​

Dimensions

Les 16 dimensions relevées sur la chaise nous permettent de voir que le système de mesure utilisé devait être le pieds/pouces/lignes/points. En effet les relevés nous indiquent que les dimensions ainsi prises tendent vers des chiffres « ronds » (sachant qu’un retrait est à prendre en compte). En millimètres, les mesures ne correspondent à aucune mesure « ronde». Pour rappel, le système métrique français actuel est né en 1790 (Assemblée Nationale Constituante) sous proposition de Talleyrand. Il est rendu obligatoire en France en 1800. Tout autre système est alors interdit.
Désignation Valeur en « mm » Valeur convertie en « in » Valeur exacte en « mm » Écart entre valeur convertie et exacte
Traverse basse avant chaise
Longueur: 316

0 Pied / 11 Pouces / 8 Lignes / 1 Point

316,04
-0,04 mm
Largeur : 53,70

0 Pied / 1 Pouce / 11 Lignes / 9 Points

53,62
0,08 mm
Épaisseur : 17,40

0 Pied / 0 Pouce / 7 Lignes / 8 Points

17,32
0,08 mm

Tracéologie

Nous constatons une concentration d’outils dans la colonne du XVIIème siècle (et quelques uns fin XVIème)
Traces d’outils Taux en % 15ème siècle 16ème siècle 17ème siècle 18ème siècle 19ème siècle
Ciseaux
100
X
X

X

X
X
Herminette
X
X
Mortaise au bédane
X
X

X

X
X
Gouge (moulure)
100
X
X
Tarabiscot

X

X
X
Rabot
100

X

X
X
Riflard
10

X

X
X
Trusquin
100

X

X
X
Couleur, oxydation bois

X

X
X
Sciage manuel petit avoyage
10

X

X
X
Sciage manuel gros avoyage
90
X
X

X

X
X
Chevillage sans tire
100
Fin d'utilisation (persiste dans certaines régions)

X

X
X

Conclusion et datation

Nous pourrions envisager une datation au XVIIème siècle :

  • Le système de mesure utilisé n’est pas le système métrique ce qui nous amène à une datation avant le XIXème siècle (même si certains artisans régionaux pouvaient encore alors utiliser cette mesure).
  •  Le style de la chaise nous amène à dater celle-ci entre le XVIème siècle et le XVIIIème siècle.
  • Les outils utilisés nous amènent à envisager une datation au XVIIème siècle (certains outils utilisés disparaissent progressivement au XVIème siècle mais sont encore utilisés dans certaines régions). La non utilisation de râpes confirme ce point.
  • La chaise pourrait faire partie d’une collection fabriquée par un menuisier en meubles ou en sièges effectuant un travail  à destination « courante » (non « bourgeoise », non «aristocrate»). La chaise est d’époque, authentique. Elle a cependant subi une intervention que nous pouvons qualifier de réparation en grande partie  puisque les zones concernées ont été totalement supprimées. Elle est rare (peu de références la concernant que ce soient bibliographiques, internet, …) et a donc un caractère patrimonial.

Constat d'état

Cahier des charges

Nous constatons une concentration d’outils dans la colonne du XVIIème siècle (et quelques uns fin XVIème)

Restauration de l'assise

Après plusieurs jours de trempage dans un mélange de paraloïde B72 et d’acétone pour la consolidation. Nous avons empâté certaines fissures et découpé avec le minimum de sacrifice la partie à greffer. Une fois le collage de la greffe et du flipo effectués, nous avons consolidé les parties collées en ajoutant des tiges de fibres de verre.

Restauration du montant arrière droit

La restauration consiste à greffer (enter) une reprise de charge du pied et de la cacher par 3 plaquettes esthétiques.

Restauration des tenons

Après plusieurs jours de trempage dans un mélange de paraloïde B72 et d’acétone pour la consolidation. Nous avons empâté certaines fissures et découpé avec le minimum de sacrifice la partie à greffer. Une fois le collage de la greffe et du flipo effectués, nous avons consolidé les parties collées en ajoutant des tiges de fibres de verre.

Restauration de la chaise

C’est une étape indispensable pour recréer les mortaises manquantes et ajuster la longueur des pieds.

Vieillissement chimique et physique des parties restaurées

Avant cette étape, chaque pièce a été nettoyée avec un agent nettoyant (Emulsa de la gamme Ecosphère).

Afin d’harmoniser tous les éléments neufs de la chaise dans son aspect ancien, déjà utilisés et détériorés par les xylophages, nous avons utilisé toute une panoplie d’outils différents afin de se rapprocher le plus possible de l’état général.

Dans cette panoplie, nous trouvons :

  • La pointe à tracer pour imiter le veinage dans les parties empattées.
  • La fraise de dentiste pour creuser le bois et créer des galeries ouvertes.
  • La brosse métallique dans le but de faire ressortir les cernes du bois d’été par rapport à celles d’hiver.
  • Le marteau pour marquer le bois avec son plat ou sa partie plate.
  • La pierre d’agate pour écrouir le bois et donner un aspect satiné.
  • Une griffe pour creuser des fausses fentes.

L’utilisation de pigments ont été nécessaires pour colorer les empâtements. Il a fallu aussi chercher le bon dosage de fuchsines de chêne, de merisier et un colorant jaune pour estomper ces différentes pâtes. Cette teinte nous a permis, à l’aide d’un pinceau très fin, de colorer aussi tous les trous d’envol qui avaient été empâtés.

IMG_1980

Conclusion

L’étape suivante a été de chercher une procédure nous permettant, à base d’encaustique teintée, de se rapprocher le plus de la couleur définie dans le cahier des charges.
Nous avons opté pour une première couche d’encaustique (rustique), puis après brossage et lustrage d’une deuxième couche d’encaustique (acajou). Cette dernière a subi aussi la brosse et la lingette de lustrage.